
LES FLEUVES AMAZONIENS
L'Amazone (en espagnol Río Amazonas, en portugais Rio Amazonas est un fleuve d'Amérique du Sud. Son débit moyen à l'estuaire de 209 000 m3⋅s-12 est de loin le plus élevé de tous les fleuves de la planète et équivaut au volume cumulé des six fleuves qui le suivent immédiatement dans l'ordre des débits. Avec ses 6 437 km, c'est le plus long fleuve de la Terre avec le Nil. L'Amazone est aussi le plus grand fleuve par l'immensité de son bassin. Il draine une surface de 6 112 000 km² (sans le Tocantins) soit 40 % de l'Amérique du Sud et l'équivalent d'une fois et demie la surface de l'Union européenne (le Congo, deuxième fleuve pour la superficie de son bassin atteint seulement 3,8 millions de km²). Le bassin s'étend des latitudes 5° nord jusqu’à 20° sud. Le fleuve prend sa source dans les Andes, traverse le Pérou, la Colombie et le Brésil, et se jette dans l'océan Atlantique au niveau de l'équateur. Son réseau hydrographique compte plus de 1000 cours d'eau. L'Amazone est à lui seul à l'origine de 18 % du volume total d'eau douce déversée dans les océans du monde. Ses deux principaux affluents, le Madeira et le Rio Negro font eux-mêmes partie des 10 plus importants cours d'eau du monde par leurs débits (32 000 et 29 300 m3⋅s-1), et le 3e (rio Japura, 18 600 m3⋅s-1) rivalise avec le Mississippi.
La démesure de l'Amazone s'apprécie aussi en constatant qu'aucun pont ni barrage ne le franchit sur des milliers de kilomètres (la traversée se fait en bac ou ferry), et qu'il faut remonter très haut sur ses deux formateurs Marañón et Ucayali pour trouver de tels aménagements. Tout s'y oppose : la largeur du fleuve, sa profondeur, sa puissance, la multitude d'îles et de bras fluviaux, les berges inondées plusieurs mois par an et remodelées à chaque crue. La technique d'aujourd'hui ne permet pas de s'affranchir de telles difficultés. C'est pourquoi les actuels projets de barrages ne concernent que les affluents (rio Madeira, rio Xingu). S'ils se concrétisent, ils prendront néanmoins place parmi les plus grandes réalisations hydrauliques au monde en surpassant les barrages des Trois Gorges et d'Itaipu.
Le fleuve est par contre navigable pour les vapeurs jusqu'à Iquitos, à 3 700 km de la mer, et pour les plus petits vaisseaux, sur encore 780 km jusqu'à Achual. Au-delà, les petits bateaux franchissent fréquemment le défilé du Pongo de Manseriche sur le Marañón.
Le problème le plus récurrent concernant les cours d’eau reste en principal celui de la pollution.
En mars 2000, un rapport présenté lors du Forum mondial de l’eau indiquait que seulement deux des principaux fleuves du monde pouvaient être qualifiés de sains : l’Amazone et le Congo. Cette position très enviable, l’Amazone la doit à son très gros débit de 180 000 m3/s, soit quatorze fois plus que celui du Saint-Laurent, mais aussi au fait que son exploitation est assez récente et encore limitée. La pollution du bassin amazonien concerne davantage pour l’instant les rivières, les ruisseaux et les milieux humides où s’accumulent les substances chimiques. C’est le cas du mercure, présent naturellement dans le sol et utilisé par les chercheurs d’or pour amalgamer ce précieux métal. Les taux de mercure observés chez les Amérindiens sont jusqu’à deux fois supérieurs aux normes établies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Une étude menée par des chercheurs d’origine espagnole dans la région amazonienne a permis de confirmer cette hypothèse.
En effet selon les conclusions d’un des scientifiques ayant pris part à cette analyse, Raul Yusta Garcia, qui décrit ainsi les découvertes réalisées dans le cadre de l’étude: « Nous avons examiné les mesures effectuées dans 18 sites de rejet des eaux usées provenant de 10 affluents du fleuve Amazone. Nous avons pu obtenir les données allant de 1983 à 2013, et avons évalué les variations de concentration de neuf substances polluantes différentes, comme le plomb, le mercure et le cadmium. Nous avons constaté que 68 pour cent des échantillons dépassaient les normes péruviennes actuelles pour les concentrations de plomb, et que 20 pour cent d’entre eux dépassaient la limite permise pour le cadmium. »


