Préservation de cet écosystème :
Solutions envisagées et aboutissants









ROLAND SOGNON
Face aux problèmes qui menacent l’équilibre fragile de la forêt amazonienne ; le plus grand reste celui de la déforestation. Rappelons que la forêt amazonienne s’étend sur plusieurs états traversant le continent sud-américain. Même si la plus grande partie de cette dernière est située au Brésil ; il n’en reste pas moins que sa préservation résulte d’une concertation interétatique.
Depuis une vingtaine d’années, la déforestation de l’Amazonie se révèle comme un front de lutte majeur pour de nombreuses Organisations Non-Gouvernementale (ONG).A l’heure d’une prise de conscience collective, malheureusement tardive, à l’égard du développement durable et de la pérennisation de la vie sur Terre ; la déforestation amazonienne apparait comme un indicateur de la santé de la planète. Celle-ci s’inscrit en effet dans de nombreux thèmes polémiques plus globaux comme : la conservation des biosphères, la sauvegarde des espèces, le développement durable…
L’Homme et la forêt doivent cohabiter sans perturber leur propre équilibre. Il faut donc pouvoir exploiter la forêt amazonienne tout en gardant la possibilité d’une utilisation future. Il est en plus essentiel de les préserver car elles sont toutes d’immenses réserves de biodiversité.
Il existe néanmoins diverses solutions proposées notamment par les ONG à vocation écologique annoncées comme révolutionnaires bien que le problème soit relativement complexe :
Les réserves naturelles
« La conservation signifie le développement autant que la préservation »
dixit Théodore Roosevelt.
La première solution reste donc la conservation de la forêt. Il suffit donc de fixer un quota un certain pourcentage de forêt à protéger. Cette politique est notamment proposée par WWF et la Banque Mondiale qui se sont associés pour ce projet.
Cependant cette solution coûte cher et tous les pays n’ont pas capacité financière d’assurer la sauvegarde d’un écosystème. C’est pourquoi les experts du CIFOR (Center for International Forestry Research) ont eu l’idée de sélectionner un certain nombre de massifs forestiers selon des critères de beauté et de biodiversité dans le but d’en faire un patrimoine de l’UNESCO. Ainsi les réserves naturelles garantissent la préservation de plusieurs forêts. Mais cette protection demande un investissement conséquent de chacun. En effet, une réserve naturelle sollicite des infrastructures importantes mais un soutien financier pour les pays qui hébergent ces forêts. Il faut pouvoir fournir à leur population l’équivalent des biens que le domaine pourrait leur apporter. Ainsi, ce sont les pays du Nord qui devront participer à cette solution.
De nos jours, le milieu naturel le mieux préservé est au Paraguay mais les efforts doivent encore perdurer.
L’éco certification
Cette solution est proposée par les ONG après le boycott du bois des forêts tropicales. Ils acceptent désormais la commercialisation des bois dans la mesure où l’on certifie que la forêt sera gérée durablement.
Aujourd’hui la plupart des forêts certifiées se trouvent dans l’hémisphère Nord. Cela s’explique par le coût de la certification car les pays d’Amazonie n’ont pas forcément les moyens d’assumer un tel coût.
Cependant pour que ce système fonctionne bien, il faut que les organismes comme Forest Stewardship Council (FSC) et les gouvernements qui accordent les concessions d’exploitation se mettent d’accord sur les critères de certification. De plus l’éco certification ne concerne que la gestion de la forêt et non la coupe du bois.
Cette solution n’est pas très efficace. En effet, de nos jours seulement 20% des entreprises qui exportent sont certifiées. Cette méthode n’influe que partiellement sur l’exploitation commerciale. L’éco certification ne permet pas véritablement une amélioration de la protection de nos forêts, c’est une façade, un argument commercial de concurrence pour les firmes forestières et les ONG (vente de leur label) même si les consommateurs se demandent de plus en plus en quoi l’achat d’un meuble certifié permet de lutter contre la déforestation.
Cette inefficacité s’explique par l’importance des échanges Sud-Sud dans le commerce du bois (à l’intérieur d’un pays et entre les pays). Ainsi l’action des pays développés n’influe pas suffisamment et peut s’apparenter à une forme de néocolonialisme (s’immiscer dans la gestion des autres pays).
Pourtant l’éco certification représente un des seuls moyens pour les états importateurs de participer à la protection de la forêt. De plus, même si l’éco certification ne permet pas une protection avancée des forêts, elle fait évoluer les mentalités.
L’agroforesterie
Une autre solution que l’on peut envisager pour préserver la forêt est de développer la gestion durable des forêts. Le but est donc de mettre en place un aménagement forestier qui pourrait concilier à la fois des objectifs économiques, environnementaux et sociaux. C’est l’agroforesterie ou agrosylviculture.
L’agroforesterie est en fait une pratique ancienne de culture simultanée d’arbres, de champs et parfois de l’élevage dans un espace délimité temporairement.
En fait le but est d’établir un cycle naturel : la couverture des arbres et des déchets organiques permettent la croissance des végétaux tout en protégeant le sol de l’érosion et des fortes températures. Le sol contient ainsi plus de matières organiques et favorise la retenue d’eau et de matières organiques, il est encore amélioré par le pourrissement des racines et la présence des animaux.
En quoi consiste donc la technique d’agroforesterie développée par une équipe de chercheurs de l’INPA (Instituto National de Pesquisas da Amazonia) ? Cette méthode est basée sur le reboisement des terres épuisées après 3 ou 4 ans de cultures qui sont généralement abandonnées par les agriculteurs. Le but est donc de replanter des arbres à croissance lente et d’entretenir l’humus. Les plantations deviennent donc des solutions contre la déforestation (production de bois non issue des forêts) comme des vecteurs de leur destruction (défrichage pour prendre des terres).
Cette solution permet également de préserver les zones forestières qui sont soumis à un fort taux d’inondation(les terres fermes situées au-dessus du niveau d’inondation : « terrafirma ») ainsi que les forêts qui souffrent d’un fort ensoleillement.
Cette technique est donc très intéressante pour la forêt d’Amazonie qui reproduit toutes les conditions de biomasse avec une forte densité de racines et de couverture du sol.
« Une bonne nouvelle, la déforestation s’arrêtera en 2050…Lorsqu’il n y aura plus de forêts ».
