Les actions citoyennes
"Vivre simplement pour que simplement d'autres puissent vivre"
Gandhi

Le monde a pris conscience que l’environnement est devenu une priorité, si ce n’est LA priorité.
Il faut dire que nous, citoyens des pays industrialisés ou en voie, sommes les principaux responsables de la dégradation de notre système environnemental et ce, à l’échelle planétaire.
Cette prise de conscience a conduit le monde, à créer des conférences telle que la COP 21 qui réunit la majeure partie des Etats afin d’aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous, pour maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2°C.
En effet, ces déprédations ont un impact aussi bien sur les changements climatiques que sur la biodiversité mais aussi et surtout sur notre cadre de vie, nos ressources vitales telles que l’eau, l’air...
L’Amazonie en est l’exemple le plus probant, marqué principalement par l’agriculture moderne, l’urbanisation et malheureusement, la déforestation qui touche ce « Poumon vert de la planète » et qui conduit à la mise en danger des peuples, de la faune et de la flore.
On constate donc de graves conséquences sur l’environnement notamment une perte de biodiversité, une aggravation des maladies transmises par les animaux sauvages aux hommes, une aggravation des catastrophes naturelles, une diminution notable des ressources en eau et le changement climatique dû aux émissions de gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique en cours.
En réponse à ces catastrophes, des engagements citoyens ont vu le jour. On entend par action citoyenne, une participation qui peut se définir comme « un processus d’engagement obligatoire ou volontaire de personnes ordinaires, agissant seules ou au sein d’une organisation, en vue d’influer sur une décision portant sur des choix significatifs qui toucheront leur communauté » (Voir la définition de l’Ecole Nationale d’Administration Publique).
On peut recenser aujourd’hui un grand nombre d’actions citoyennes dans le monde et en particulier en Amazonie qui même si elles ont de très faibles effets écologiques peuvent avoir un large impact sur le cycle du carbone mondial.
Recyclage, dons, bénévolat...autant d’engagements possibles et accessibles à tous.

« Quand comprendrons-nous que lorsque nous blessons la nature, nous nous blessons nous mêmes? Nous ne regardons pas le monde depuis l’extérieur. Nous ne sommes pas séparés de lui... »
Davi KOPENAWA chamane et porte-parole Yanomami
De prime abord, on entend par recycler l’action de « soumettre un matériel ou un produit usagé à un processus physico-chimique ou mécanique qui permet de le réutiliser ».
Il est primordial de « respecter la règle des trois R: réduire, réutiliser, recycler, et d’éviter ainsi l’accumulation de déchets domestiques et industriels ».
Sur le plan du recyclage, les pays d’Amérique Latine, notamment ceux d’Amazonie, présentaient des chiffres plutôt faibles quant à la pratique du recyclage.
« L’éducation à l’environnement émerge comme un processus d’apprentissage qui éveille la conscience de l’Homme envers la Nature, en promouvant la plantation d’arbres, le nettoyage des cours d’eau, l’économie d’énergie électrique et le recyclage au sein des communautés».
Aussi bien pour les peuples autochtones que pour les citadins, ce cas de conscience a fait émerger des gestes éco-citoyens comme la création de poubelles sélectives par les jeunes, la création d’éco-villages, le reboisement...
Les tribus « indigènes » vivent en communion avec la nature et ont donc que très peu de déchets dit solides : « Leur rôle dans la préservation de la riche biodiversité du cerrado (ou savane) et de la forêt amazonienne est vital ».
Les établissements scolaires et universités mettent aussi en place des instances de réflexion servant à promouvoir des initiatives en faveur du recyclage. Ils forment ainsi la jeunesse à la préservation de l’Amazonie.
Beaucoup d’associations se sont formées afin de favoriser cet engagement citoyen, les gouvernements ne sont pas restés inactifs et ont promu les éco-gestes lors de conférence et rassemblement.
Des étudiants scientifiques ont récemment découvert un champignon mangeur de plastique qui serait l’avenir du recyclage qui malheureusement connait ses limites car on pensait par exemple qu’on ne pouvait pas détruire le plastique, ce qui est en fait une découverte capitale.
“On n’est jamais heureux que dans le bonheur qu’on donne. Donner, c’est recevoir.”
Abbé Pierre

Les dégâts causés par la déforestation sont tels que de nombreuses civilisations résidant au sein même des forêts amazoniennes sont touchées et on déplore d’innombrables pertes humaines, animales et végétales provoquant pour certains une envie de s’isoler davantage, pour d’autres a tout abandonné et rejoindre la civilisation dite « citadine ».
On constate que pour essayer de limiter les pertes, il faut absolument des moyens financiers considérables pour ne serait-ce que mettre en place le recyclage.
Les gouvernements s’accordent à essayer de s’investir mais le chômage, la crise économique sont leur priorité et les fonds alloués à l’écologie et l’environnement ne sont pas suffisants.
De ce fait, de nombreuses associations internes aux pays Amazoniens mais aussi de nombreuses ONG internationales proposent comme acte citoyen, l’appel au don.
Faire un don consiste « à donner, de céder gratuitement et volontairement la propriété d'une chose et, en particulier, action de donner de l'argent à quelqu'un, à une institution, une œuvre ; chose ou somme ainsi donnée, cadeau ».
De multiples campagnes ont vu le jour afin de récolter des fonds pour aider ces peuples mais aussi sauver la faune et la flore ainsi que tout espèce menacée.
L’organisme Survival, par exemple, a organisé une campagne en faveur des Indiens isolés du Pérou, qui ont fait le choix de s’isoler en raison des maladies auxquelles ils ne sont pas immunisés et transmis par contact avec les bucherons et prospecteurs pétroliers venus voler leur terre.
Les dons servent dans ce cas précis à dénoncer les agissements des compagnies pétrolières et de l’inaction de l’état.
D’autres organismes font des appels aux dons pour créer et construire un tourisme en respect avec la nature et les différents habitants de la forêt Amazonienne.
Ils existent des campagnes en faveur de l’insertion sociale des peuples ayant choisis de vivre avec les métropoles et abandonner leur ancienne vie.
La campagne de l’Instituto Raoni, une ONG brésilienne ayant pour président le Cacique Raoni en étroite collaboration avec le peuple
Mebengokre, luttent pour préserver la forêt amazonienne et la protection de leurs terres.
Leur mission par le biais des dons, permettrait notamment de « former les jeunes, d'acheter les équipements nécessaires à leur mise en œuvre et de participer aux frais de fonctionnement de l'Institut et au financement de projets favorisant la gestion durable des ressources de la forêt amazonienne ».
Le Fond Mondial pour la Nature (WWF), a besoin de dons, quand à lui, explique que « 66 % du montant de votre don au profit du WWF peut être déduit de votre impôt sur le revenu. Le plafond de la déduction s’élève à 20% de votre revenu imposable ».
Grâce aux dons, WWF s’est associé en mai 2014, au gouvernement brésilien afin de signer un accord de 215 millions de dollars pour la protection d'une partie vitale de la forêt amazonienne.
« Cet engagement de financement fait partie d'un énorme travail de conservation pour le gouvernement, les partenaires et les bailleurs de fonds. C'est une nouvelle phase qui comprend la mise en œuvre de mécanismes financiers plus audacieux pour le maintien de zones protégées », a déclaré Maria Cecilia Wey de Brito, directrice générale de WWF-Brésil, l'un des partenaires de cette initiative.

« Faites ce que vous pouvez, avec ce que vous avez, là où vous vous trouvez. »
Theodore Roosevelt
Ces ONG et ces associations ne fonctionnent pas seulement avec des dons.
Car au-delà du financement des actions solidaires, elles ont besoin de mobiliser une « main d’œuvre gratuite » consciente de l’importance des missions : des bénévoles.
Le Bénévolat consiste à donner de son temps libre à une action qui nous intéresse. Pour le Conseil économique et social (avis du 24 février 1993) "est bénévole toute personne qui s'engage librement pour mener une action non salariée en direction d'autrui, en dehors de son temps professionnel et familial".
Ces personnes impliquées, font de leur temps et de leurs compétences, un acte citoyen solidaire.
Peu importe le temps, la fonction, la mission, ils sont liés par ce sentiment de devoir faire pour son prochain et n’attendent rien en retour.
Ce sont des bénévoles qui sur le terrain replantent des arbres, préservent les peuples de la forêt en les protégeant parfois physiquement des invasions, les soignent...
La fondation Ecuador Swiss Exchange a lancé une campagne de recrutement de bénévoles en Amazonie Equatoriale :
« En étant Volontaire Equateur Tribu Amazonie Puyo, vous aiderez les membres de la communauté Sacha Wasi à survivre dans leur environnement de la fforêt tropicale afin de lutter contre les compagnies pétrolières et contre la déforestation illégale de l’Amazonie équatorienne. L’argent que vous aurez à payer pour faire du bénévolat dans la tribu est pour l’hébergement, pour des projets communautaires, l’éducation de leurs enfants et pour l’entretien des installations. Grâce à vous, ils pourront augmenter leur niveau de vie et éviter l’exil à la ville. »
Des associations de bénévoles se spécialisent en faveur de la cause animale, telle que Projects Abroad qui est un organisme privé proposant la mise en place de missions de volontariat et de stages :
« Depuis sa création en 2004 avec le soutien direct de Projects Abroad, les activités de la réserve Taricaya qui s’étend sur 476 ha sur les bords de la rivière Madre de Dios, se sont constamment diversifiées. Il est impossible d’énumérer ici tous les projets écologiques auxquels les volontaires peuvent participer, mais parmi les plus importants figurent :
La réintroduction d’animaux sauvages (oiseaux, mammifères, reptiles) dans la forêt tropicale vierge
Différentes études de biodiversité de la réserve (oiseaux, mammifères, reptiles, batraciens, chauves-souris, papillons, flore)
Une ferme modèle qui démontre une agriculture durable à la population locale
La protection de tortues aquatiques contre le braconnage à travers une nidification artificielle
Des recherches menées sur la reproduction de différentes espèces de papillons
Les bénévoles participent également à la maintenance et au développement de la réserve. Si vous appréciez les travaux manuels, vous n’allez jamais être à court d’occupation :
L’entretien du réseau de chemins donnant accès aux différentes parties de la réserve, ce qui implique la construction de ponts et la coupe d’arbres
La construction et la maintenance de plateformes d’observation, de pièges et d’autres installations pour les études de biodiversité
L’entretien des cages accueillant des animaux attendant leur réintroduction dans la nature, ainsi que la construction de nouveaux enclos. »
Former les populations locales à l’environnement, agir ensemble, sensibiliser à ce drame écologique qui n’impacte pas que les amazoniens mais qui touche tout l’écosystème et le monde entier, tels sont les missions que ce sont donnés les bénévoles avec pour seuls armes leurs volonté et leurs participations citoyennes.
Si les gouvernements, les entreprises et communautés locales et internationales continuent d’œuvrer communément pour trouver des alternatives visant à protéger la biodiversité et les peuples d’Amazonie, nos générations futures auront peut-être la chance de découvrir cette richesse de la nature qui ne sera pas devenue un mythe.